Grimoire 2016 : Soldats St-Sauvier mort en 14-18 (3)

 

 

Source Sylvie SCHWAAB, Nicole PIERRE-POULET, André POULET (2016). LES SOLDATS DE SAINT-SAUVIER MORTS A LA GUERRE DE 1914-1918 (3). Le Grimoire des Pays d’Huriel, Cercle d’Histoire Vivante, p.3 – 5.

 

 

   Comment admettre sans frémir que tant de noms soient inscrits sur les monuments aux morts de nos villages ?

   Dans le département de l'Allier, la Grande Guerre est respon­sable de 15 000 morts -environ 4200 dans l'arrondissement de Montlu­çon— dont 8200 paysans1 (ils représentent 80% des combattants et sont les plus exposés car pour la plupart ils sont enrôlés dans l'infanterie et subissent les tirs ennemis dans les tranchées).

   A Saint-Sauvier, la population est de 1221 habitants en 1911 ; population qui décroit depuis 1886 (1338 habitants) et qui n'en compte plus que 1038 en 1921. 65 soldats de la commune sont morts ou ont disparu durant la guerre de 1914-1918.

 

 

1918


   Alexandre Joseph Georges GIRAUDET, né le 12 mars 1885 à Bord-Saint-Georges (Creuse) fils de Paul Marie Joseph et de Marie Charles Adelaïde Mathilde Camille Chantemille, sol­dat de lère classe au 123e Régiment d'Infante­rie, décédé le 21 avril 1918 à l'ambulance de Compiègne ; figure sur le monument aux morts de Bord-Saint-Georges (Creuse).

   Pour Compiègne, 1918 fut une année ter­rible car de mars à septembre, à la suite de l'of­fensive allemande, Compiègne se retrouve à quelques kilomètres du front et doit être évacuée sous le feu des batteries ennemies. Le 31 août 1914, la ville est occupée par les troupes alle­mandes jusqu'au 12 septembre. Elle reste long­temps à 12 kilomètres du front et subit alors des bombardements intermittents par avions, zeppe­lins, ainsi que par une « Bertha ». La vie continue à Compiègne, devenue terminus ferroviaire et ville hospitalière. Lors de l'offensive allemande du 21 mars 1918, les bombardements reprennent et elle semble vouée à la destruction. L'exode de la population s'accélère. Puis, les Allemands dé­clenchent une nouvelle offensive pour éliminer le dernier obstacle avant Paris, dans la nuit du 8 au 9 juin, mais ils subiront une contre-attaque menée par le général Mangin dans la vallée du Matz, à quelques kilomètres de Compiègne, le 11 juin. La ville subit son dernier bombardement le 2 sep­tembre.

 

   Louis DEVEAU, né le 6 février 1878 à Saint­Sauvier, fils de Léonard et de Marie Fauvre, sergent au 85e Régiment d'infanterie, décédé le 24 avril 1918 au Mont-Noir (Nord).

   La troisième bataille des Flandres se déroule du 9 avril au 20 mai 1918. Les Allemands exécutent une vaste attaque dans la région d'Ar­mentières, le front est tenu par l'armée belge et la IIe armée britannique (Plumer) qui occupe le sail­lant d'Ypres, puis par la 1ère (Horne). En six jours, les Allemands ont progressé de plus de 20 kilo­mètres ; le saillant d'Ypres se trouve dans une situation tellement dangereuse que, dès le 13 avril, les Anglais l'ont évacué. L'armée belge et l'armée Plumer sont isolées, faites prisonnières ou rejetées au nord et les Allemands arrivent à la mer, à Calais et à Dunkerque. Deux armées, la Ve et la Xe sont en réserve dans la région de Beau­vais : la ligne des Monts (Monts des Cats, Mont Noir, Mont Rouge, Mont Kemmel), orientée de l'ouest à l'est, divise le champ de bataille en deux parties et le Mont Kemmel, qui la termine à l'est, domine toute la plaine. Les Allemands se rendent maîtres du Kemmel le 25 avril mais leur offen­sive sera freinée le 29 par les divisions françaises conduites par le général Foch.

 

   Jean Paul DEVAUX, né le ler juin 1895 à Trei­gnat, fils de Louis et de Françoise Boivert, sol­dat au 17e Régiment d'Infanterie, décédé le 12 avril 1918 à l'hôpital mixte (civil et militaire).

  

 

   Henri SUREAU, né le 05 février 1898 à Saint­Sauvier, fils de Baptiste et de Catherine Au-berger, soldat au 24e Régiment d'Infanterie, décédé le 24 octobre 1918 à Avançon (Ardennes).

   Les Ardennes ont été envahies par l'armée allemande de 1914 à 1918. Fin août, il faut fuir devant l'ennemi qui approche, le village se vide de tous ses habitants. Durant tout le conflit, le village sert de base de repos pour les soldats alle­mands dont la ligne de front s'est installée dans les faubourgs de Reims. Après l'offensive alle­mande de mai à juillet 1918, débute « la seconde bataille de la Marne ». L'armée allemande perd du terrain et bat en retraite à partir du 30 sep­tembre, vers la rive droite de l'Aisne. Le 18 oc­tobre, noyée sous les bombes, Avançon est enfin délivré mais la ligne de front allemande, la « Hunding-Stellung » résistera jusqu'au 25 oc­tobre. En 1921 le village a reçu « la Croix de Guerre pour citation à l'Ordre de l'armée ».

 

   Louis SUREAU, né le 21 octobre 1897 à Saint­Sauvier, fils de Jean et de Mélanie Furet, sol­dat au 321e Régiment d'Infanterie, décédé suites à ses blessures de guerre, le 28 dé­cembre 1918 à l'hôpital mixte (civil et mili­taire) de l'Hôtel-Dieu de Nantes.

   La ville de Nantes a compté 18 hôpitaux, 5000 lits pour 130 000 blessés pris en charge du­rant la première guerre mondiale. Des ambu­lances ont été créées dans les écoles publiques par les services d'hygiène et la ville a sollicité la population pour obtenir du matériel de couchage. La municipalité crée de nouveaux hôpitaux. D'autres hôpitaux permanents ou temporaires sont aussi créés par l'autorité militaire dans des bâtiments municipaux. Enfin, les troupes an­glaises et américaines ont aussi installé leurs propres structures médicales lors de leur présence à Nantes.

   Tous les soignants sont laïques, les équipes se composent de bénévoles et de sala­riés dont beaucoup de femmes de soldats mobili­sés ou privées de leurs salaires qui ont ainsi trou­vé un emploi.

   Les noms des soldats morts après la fin de la guerre ne figurent pas sur le site « Mémoire des hommes ».

 

  

1919

 

   Gabriel AUBERGER, est né le 14 avril 1873 à Chambérat, fils de feu Maurice et de défunte Anne Bréchaille, décédé à Saint-Sauvier le 30 janvier 1919.

 

   Louis LARPIN, né le 4 janvier 1898 à Saint­Sauvier, fils de feu Jean et de Marie Bourbon-net, soldat au 201e Régiment d'Infanterie, dé­cédé le 21 février 1919 à Saint-Sauvier (Ladieu).

 

   Jules BOUTILLON, né le 4 juin 1898 à Trei­gnat, fils de Jean et de Louise Vilatte, soldat au 147e Régiment d'Infanterie, décédé le 27 juin 1919 à l'hôpital de Montluçon.

   La guerre de 14-18 fut marquée par des épidémies de fièvre typhoïde au début de la guerre et de la grippe espagnole à la fin de la guerre. Les pathologies infectieuses que l'on re­trouve tant pendant la période de mouvement que sur le front stabilisé sont : la méningite cérébro-spinale à méningocoques, la rougeole, les oreil­lons, de la scarlatine, les toxi-infections alimen­taires et plus exceptionnellement le typhus sur le front d'Orient ainsi que la dengue, la dysenterie bacillaire et aussi la dysenterie amibienne33. En­fin, la tuberculose est le fléau de l'époque.

 

 

   Jean-Louis VERGNON, est né le 15 mars 1875 à Treignat, fils de Marie Vergnon, décédé le 14 septembre 1919 à Nouhant (Creuse) des suites de maladie. Il figure également sur le monument aux morts de Nouhant.

   Jean Vergnon a été mobilisé à l'usine d'obus des Gravanches à Clermont Ferrand. Cette base militaire est l'héritière d'un siècle de présence militaire, créée en 1868 en tant qu'arse­nal. A l'origine, c'était un dv/ atelier de garnissage d'obus, qui grâce à sa proximité avec les chemins de fer (liaison Clermont-Paris) permettait d'expé­dier des trains chargés de munitions. Elle em­ployait environ 3000 personnes avant la guerre. En mai 1916 la production a atteint 60 000 obus par jour.

   En mars 1915, la fièvre typhoïde, due aux substances chimiques destinées à la fabrication des mélanges pour les obus, appelée "fièvre des Gravanches", fit son apparition. N'ayant plus de place pour stocker les obus, les essais d'avions Breguet-Michelin qui avaient lieu sur le champ de manoeuvre, furent transférés à Aulnat en jan­vier 1917.

   Le réseau ferré a connu un accident drama­tique en 1918. Il s'agit de l'explosion d'un con­voi chargé d'obus, en stationnement à la gare de triage de Clermont-Ferrand : 133 wagons sont détruits, des immeubles voisins endommagés, un soldat tué et quatre agents blessés.

 

 

 

  Les auteurs remercient toutes les familles qui leur ont prêté des documents ou des photos :

Mme Chantal FERRRANDON, M. Bruno ANDRE, Mme Claude JACQUOT

 

 

31 http://www.histoire-compieme.com/iso album/comp 19 1 8. pdf

32 Nantes : http://www.archives.nantes.fr/pages/DOSSIERS_DOCS/nantes 14 1 8/ville arriere.html#front

33 Source: Le Service de Santé aux Armées pendant la Première Guerre Mondiale, du Profes-seur Alain LARCAN et du Médecin en chef (CR) Jean-Jacques FERRANDIS - Editions LBM -2008.

34 39 - SHD, 16 N 2822, rapport en date du 24 juillet 1918, du chef de bataillon de Montrachy, commis¬saire militaire de la sous-commission de réseau de Clermont-Ferrand, au sujet d'un incendie sur les voies de triage de la gare de Clermont-Ferrand le 19 juillet 1918

 

 

Bibliographie

 

Ouvrages

Cimetières militaires et monuments aux morts de la Grande Guerre, Marne, Itinéraires du Patrimoine, Editeur Dominique Guéniot, 2005, 88 pages BUFFETAUT Yves (préface de Pierre Miguel), La première guerre mondiale, Verdun images de l'enfer, Editions Classica Licorne, 1995, 253 pages LE NAOUR Jean-Yves, 1914, la grande illusion, Paris, Editions Perrin, 2012, 404 pages

LE NAOUR Jean-Yves, 1915, l'enlisement, Paris, Editions Perrin, 2013, 388 pages

Première guerre mondiale, des Flandres à l'Alsace, le guide, Casterman, 1996, 474 pages.

PROST Antoine, Si nous vivions en 1913, Paris, Editions Grasset, Radio-France, 2014, 137 pages.

1914-1918 Auvergne-Limousin, La Montagne, le Populaire du Centre

Sites internet

Patrimoine de la grande guerre : http://www.patrimoinedelaffandeguerre.com/circuit.htmCimetières de France : http://www.cimetieres-de-france.fr/  Mémoire des hommes : http://wwN.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?laref=1

Champagne 14-18 : Retrouver un parent tué à la guerre : http://champagne1418.pagesperso-orange.filrecherch/recherch.htm

Champagne 14-18 parcours de guerre des régiments français : http://champagne1418.pagesperso-orange.fr/parcours/parcours.htm

La guerre en Alsace : http://vestiees.1914.1918.free.fr/Alsace.htm

Carnets d'Albert Thierry : http://vlecalvez.free.fr/carnetsAThierrvhiverl5.html

Jean Petit, Mémoires de la guerre de 1914-1918 : http://passé-présent-futur-de-stéphane.com/mmoiresdeleanpet14-18/index.html

Archives numérisées de la Creuse : http://www.genealogie45.ore/archive militaire.htm

Hôpitaux militaires : http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-service-sante-1914-1918/hopitaux-militaires-18eme­suiet 43 1.htm

Hôpital de Bruyères dans les Vosges : http://www.bruveres-vosges.fr/16-nouvel-album-cpa-hopital-et-hospice-de-bruveres.html

Les soins : http://www.faurillon.corn/lucien%20pitolet.htm

Témoignage d'une infirmière : http://www.histoire-g.enealogie.com/spip.php?article1523

Hôpitaux militaires : http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/dossier-pedagogique-elements-pour-la-constitution-d-un

Nantes : http://www.archives.nantes.fr/pages/DOSSIERS DOCS/nantes 14 18/ville arriere.htmPfront

Lias, Maroc : http://www.geomondiale.fr/noms geoffaphioues/name.php?uni=62064&fid=3929&c=morocco

Campagne de pacification du Maroc http://www.persee.fr/web/revues/home/prescriptiarticle/geo 0003­4010 1917 num 26 139 8683

La première guerre mondiale, un labo à ciel ouvert : http://www.1914-1918.be/labo a ciel ouvert.php

Journal du 98 RI, Mémoire des hommes

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?ar-ko=YToxMDp7czoxMDoidHlwZV9mb25kcyl7czo30iJhcmtvX21yljtz0jg6 ImItZ190eXB II jtz0j M6ImpwZyI7czo00iJyZWYwljtz0j M6IjYwOCI7czo00iJyZ WYxljtp0jY7czo00iJyZWYyljtz0jM6ljgw0S17czo00iJyZWYzijtz0jA6IiI7czo00iJyZWYOUtz0jA6IiI7czoxMjoiaW1hZ2VfZGVwYXJ0ljtz0jcy0iIvMU d NLOpVTklURVMxNDE4L0xPVDAyLz12 X05 11■,1 jcyXzAyMC9TSERHUI9 fRIJfMjZ fr182Nzl fXzAyMF9 fMDAwMV9 fVC5 KUEciO3 M6MTY6InZpc21vbm51 dXN1X2h0 bWwi0216MTtz0j1x0i.12aXNpb25uZXVzZV9odGlsX2.1vZGUiO3M6NDoicHJvZC 17fQ—#uielem_move=0% 2C117&uielem_islocked=0&uielem_zoom=110&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F

Conférences

Jean Paul PERRIN, Domérat et les domératois à l'épreuve de la grande guerre, Domérat, 18 janvier 2014, conférence organisée par l'association CADP Guy Gozard, Montluçon, ville industrielle dans la grande guerre, Domérat, 8 février 2014

Jean Paul PERRIN, Les monuments aux morts, la mémoire de la grande guerre, Domérat, 8 mars 2014.