Grimoire 2015 : Soldats St-Sauvier mort en 14-18 (2)

 

 

Source Sylvie SCHWAAB, Nicole PIERRE-POULET, André POULET (2015). LES SOLDATS DE SAINT-SAUVIER MORTS A LA GUERRE DE 1914-1918 (2). Le Grimoire des Pays d’Huriel, Cercle d’Histoire Vivante, p.2 – 7.

 

 

   Comment admettre sans frémir que tant de noms soient inscrits sur les monuments aux morts de nos villages ?

   Dans le département de l'Allier, la Grande Guerre est respon­sable de 15 000 morts -environ 4200 dans l'arrondissement de Montlu­çon— dont 8200 paysans1 (ils représentent 80% des combattants et sont les plus exposés car pour la plupart ils sont enrôlés dans l'infanterie et subissent les tirs ennemis dans les tranchées).

   A Saint-Sauvier, la population est de 1221 habitants en 1911 ; population qui décroit depuis 1886 (1338 habitants) et qui n'en compte plus que 1038 en 1921. 65 soldats de la commune sont morts ou ont disparu durant la guerre de 1914-1918.

 

 

1916

   Michel Coffin23, soldat au 73e Régiment d'Infanterie, 128e Division, disparu en 1916 au Bois-le-Prêtre (Meurthe et Moselle).

   Le Bois-le-Prêtre est un massif forestier au nord-ouest de Pont-à-Mousson, qui domine la vallée de la Woëvre, siège de violents combats. L'armée allemande s'installe dans les bois en septembre 1914 ; l'armée française progresse au fil des mois, attaques et contre-attaques se succè­dent. Le bois et l'observatoire sont repris par les Français, ce qui conduira les Allemands à appeler ce bois, « le bois tragique ». Durant l'année 1916, le 73e RI a fait les campagnes de Verdun de jan­vier à mars, dans l'Aisne d'avril à juin et la ba­taille de la Somme d'août à octobre.

 

   Eugène MARTIN, né le 2 décembre 1897 à Saint-Sauvier, fils de Michel et de Marie De-veau, soldat au 98e Régiment d'Infanterie, dé­cédé d'une méningite le 12 février 1916 à l'Hô­pital de Roanne (Loire).

   La méningite à méningocoques fait partie des pathologies infectieuses les plus fréquentes au cours de la guerre. La ville de Roanne comp­tait 4 hôpitaux temporaires dont 3 installés dans des lycées : le N°25 (le lycée de jeunes filles et de garçons), le N°84 (le lycée Saint-Joseph) et le N° 96. Un hôpital militaire (N° 103) complétait l'ensemble des services destinés à accueillir les blessés et les malades.

 

   Paul EMERY, né le 2 mars 1882 à Chambé­rat, fils d'Antoine et d'Anne Lafontaine, sol­dat au 38e Régiment d'Infanterie, décédé le 9 mars 1916 à Vaux-devant-Damloup (Meuse). Son nom est noté sur le monument aux morts de Mesples.

   En février 1916, les canons annoncent le début de la bataille de Verdun. L'armée française perd le village de Vaux en mars 1916 (il disparaî­tra sous le pilonnage des obus français et alle­mands). Vaux fut décoré de la Croix de Guerre en 1920. Le nouveau Village, Vaux-devant-Damloup, sera reconstruit après la guerre.

 

   Jean RELIAN, né le 12 octobre 1892 à Nou­hant (Creuse), fils de Louis Vincent et de Ma­rie Gendreau, soldat au 105e Régiment d'Infanterie, décédé le 23 mars 1916 au bois de Malancourt (Meuse).

   Les Allemands24 qui n'avaient pas pu pren­dre Verdun en février décidèrent de frapper par petits coups pour faire tomber progressivement les défenses de la ville. Ils attaquèrent le Mort-Homme, la cote 304, qu'ils enlevèrent le 12 mars. Pour permettre la chute plus rapide des vil­lages de Malancourt, Haucourt et Béthincourt, les Allemands résolurent d'attaquer à l'extrémité droite, le bois de Malancourt-Avocourt. Ces prises leur permettraient de dominer toutes les voies de communication de Verdun. Dans le bois de Malancourt, l'armée allemande envoya une division bavaroise de trois régiments et de nom­breux renforts en artillerie lourde. C'est le 20 mars 1916 que commença le violent bombarde­ment par obus et torpilles des positions du bois. Au bout de quelques heures, les avions allemands survolèrent les tranchées qui n'étaient plus que trous d'obus et abris effondrés. Quelques hommes organisèrent un nid de résistance près du poste de commandement et infligèrent des pertes sensibles aux Allemands jusqu'au 23 où l'armée allemande s'empara du site.

 

 

   Pierre BLINET, né le 14 mars 1884 à Saint­-Sauvier, fils de Jean et d'Anne Valette, capo­ral au 321e Régiment d'Infanterie, décédé le 17 avril 1916 à Berry-au-Bac (Aisne) où il a été inhumé dans la nécropole.

   Le 321e RI a mené campagne au Berry-au­Bac, Côte 108, qui s'est poursuivie dans la ba­taille de Verdun. Berry-au Bac a connu de vio­lents combats à la cote 108 dont le sommet est un cratère depuis 1915.

La nécropole nationale de Berry-au-Bac a été édifiée en 1919 et aménagée jusqu'en 1925 ; cette nécropole de 11 132 m2 abrite 3 971 corps dont 3 933 français. Parmi les sépultures fran­çaises, 2 014 sont en tombes individuelles et 1 958 dans deux ossuaires. Cette nécropole reçut les corps des cimetières provisoires français ainsi que ceux inhumés initialement dans les cime­tières allemands.

 

   André PEINET, né le 8 février 1893 à Saint­-Sauvier, fils de Joséphine Peinet, soldat au 74e Régiment d'Infanterie, disparu le 22 mai 1916 à Douaumont (Meuse).

   Le fort de Douaumont est un site straté­gique. Construit en 1885, située sur la cote 388, c'est un observatoire hors pair. Les troupes alle­mandes s'y installent, il sera repris par l'armée française conduite par Mangin en octobre 1916. Cette ligne de défense est la dernière barrière pour Verdun. On découvre lors de la visite du Fort une casemate, lieu partiellement enterré du fort, à l'épreuve des tirs ennemis. Douaumont est également connu pour son ossuaire, 13000 sol­dats inconnus y reposent dans une nécropole na­tionale.

 

   Louis CHAUBRON, né le 15 avril 1887 à Saint-Sauvier, fils de Michel et de Marie Courteau­don, soldat au 298e Régiment d'Infanterie, dé­cédé le 14 juin 1916 à Verdun (Somme).

   Le 21 février 1916, les Allemands lancent une offensive sur Verdun : le courage des poilus sauvera la place. Un million d'obus sera tiré par les Allemands le premier jour de l'offensive sur la ville qui reste un des sommets de la guerre d'usure mais ils se heurteront à un mur défensif. Le massacre sera épouvantable. Les forts de Douaumont et de Vaux seront perdus puis repris. Verdun demeurera le symbole de cette guerre dans la mémoire des hommes.

 

   Joseph ROMAINE, né le 17 novembre 1878 à Saint-Sauvier, fils d'Antoine et d'Anne Perrot, canonnier au 3e Régiment d'Infanterie à pied, décédé le 23 juin 1916 au ravin de Froissy (Somme).

   Début juillet 1916, les Alliés lancent une gigantesque offensive sur la Somme, 14 divisions françaises et 26 britanniques sont engagées. Mal­ gré une préparation d'artillerie écrasante, les mi­trailleuses allemandes bloquent l'attaque. Au soir plus de 60 000 assaillants sont morts, blessés ou portés disparus. L'offensive se poursuivra jus­qu'en novembre et coûtera plus de 900 000 hommes des deux côtés.

 

   Léon BEAUFILS, né le 27 juin 1883 à Saint-­Sauvier, fils de Basile et d'Hélène Berger, sol­dat au 35e Régiment d'Infanterie Coloniale, décédé le 11 juillet 1916 à Flaucourt (Somme).

   Le 30 juin, le 1er Corps d'Armée colonial, appuyé par une division du 35e Corps d'Armée, s'empara de Fay, Dompierre, Becquincourt, et prit pied sur le plateau de Flaucourt. Sous le com­mandement énergique et précis du général Fayolle, l'armée française avance. Le 2 juillet, elle s'empare de Frise, du bois de Méréaucourt et d'Herbécourt ; le 3, de Buscourt, du bois du Cha­pitre, de Flaucourt et d'Assevillers. Au fil des jours, l'armée française progresse vers Péronne. En dix jours, la 6e Armée française, sur un front de près de vingt kilomètres, avait progressé sur une profondeur qui atteignait en certains points, dix kilomètres. Elle était maîtresse du plateau de Flaucourt qui lui avait été assigné comme objec­tif et qui constituait la principale défense de Pé­ronne.

 

   Jean THOMIAUX25, né le 30 juillet 1887 à Saint-Sauvier, fils d'Antoine et de Marie Deveau, décédé le 4 août 1916 à Clermont-Ferrand.

 

   Sylvain BERNARD, né le 9 juillet 1874 à Saint-Sauvier, fils de Jean et de Marie Barière, sol­dat au 121e Régiment d'Infanterie, décédé le 11 août 1916 à Saint-Sauvier (Bourgeois) d'une pleurésie contractée en Alsace.

   Le 121e régiment, fondé en 1794, dont la ville de garnison est Montluçon, a participé aux combats dans les Flandres en 1914, à Verdun en 1916, le chemin des Dames en 1917 et en 1918, le siège de Compiègne et Saint Mihiel dans la Meuse. Parmi les officiers su­périeurs, on retrouve le colonel Trabucco qui a donné son nom à une rue de Montluçon.

 

   Paul GIRONDEAU, né le 17 octobre 1894 à Saint-Sauvier, fils de Jean-Baptiste et de Marie Redon, soldat au 201e Régiment d'Infanterie, décédé le 25 août 1916 à Maurepas (Somme). Il figure également sur le monument aux morts de Saint-Palais.

   Le 15 août, les troupes françaises26 sont consolidées sur le terrain conquis au nord de la Somme. Une contre-attaque allemande dirigée sur l'église et le cimetière de Maurepas est arrêtée par les mitrailleuses. Cependant la canonnade reste vive dans la région. Le 18 août, les troupes françaises en liaison avec l'armée britannique ont enlevé toute une ligne de tranchées allemandes sur un front de 1500 mètres au nord de Maurepas. Quelques jours plus tard, lors d'un assaut, une partie du village de Maurepas, ainsi que le cal­vaire et le bois sont repris par les français. Le 24, les français ont attaqué les positions allemandes et, après avoir enlevé la partie du village que l'en­nemi occupait encore et les tranchées avoisi­nantes, ont porté leur ligne à 200 mètres au-delà sur un front de deux kilomètres. Les troupes an­glaises sont arrivées au village de Maurepas qui fut un champ de bataille des combats de la Somme.

 

   Lucien AUVITY, né le 1er mars 1891 à Saint-Palais, fils de Jean et de Marie Aumeunier, chasseur au 31e Bataillon de Chasseurs à Pied, décédé le 3 septembre 1916 devant Soyécourt (Somme).

   Soyécourt, dans le Santerre, possède un massif boisé conséquent situé au nord de la com­mune. Cet ensemble est appelé Bois de Soyécourt qui fut un lieu de retranchement pour les Alle­mands et le théâtre de violents combats pendant la Bataille de la Somme en 1916.

 

   Gilbert NEYRAUD, né le 4 septembre 1876 à Saint-Sauvier, fils de Jean et d'Anne Fauvre, soldat au 98e Régiment d'Infanterie, disparu le 5 septembre 1916 au Tunnel de Tavannes (Meuse).

   Dans un boyau long de quinze cents mètres, large de cinq, fait pour une seule voie par où passait le chemin de fer allant de Verdun à Metz vivaient de 1000 à 2000 hommes. Des troupes, cherchant un abri contre le déluge de fer et de plomb, s'installèrent à l'entrée et à la sortie. Ce tunnel constituait un abri sûr. Des cabanes furent aménagées par le génie : planches, tôles ondulées, toiles goudronnées furent mobilisées. Suite à une explosion, un incendie se propagea dans des baraquements, ainsi qu'une nappe de gaz intense et chargée d'oxyde de carbone. Les hommes, tirés de leur sommeil fuyaient à travers les flammes dans le tunnel ; des centaines de soldats tombèrent asphyxiés, près de mille hommes périrent. Les soldats enterrés dans le cimetière de la Maisonnette ont été transférés à la nécropole de Dugny.

 

Poste de secours, Soyecourt (Somme)

 

   Pierre PETITJEAN, né le 19 avril 1878 à Audes (Allier) fils de Jean Simon et de Ga­brielle Courtaud, soldat au 328e Régiment d'Infanterie, disparu le 6 septembre 1916 à Berny-en-Santerre (Somme). Son nom figure sur le monument aux morts d'Audes.

   « L'artillerie lourde27 s'étant avancée sur le terrain conquis, un effroyable bombardement broya les lignes ennemies ; une nouvelle grande attaque était fixée au 3 septembre. Sous des pluies battantes, le sol était devenu de la boue. En liaison avec les Anglais, le 3 septembre, les Fran­çais voyaient tomber entre leurs mains Le Forest et Cléry-sur-Somme. Le 4, la 10e Armée enlevait au sud toute la première position entre Denié­court et Vermandovillers, Oyécourt et Chilly. Le 5, des contre-attaques allemandes furent vigou­reusement repoussées et le 6, la lère Armée s'em­parait d'une grande partie de Berny-en-Santerre. Une grande attaque des Français prit ensuite toute la première ligne ennemie. Dans Champs­du-Santerre où tout était détruit, il ne restait plus trace de vie.

 

   Jean ROMAINE, né le 28 janvier 1877 à Saint -Sauvier, fils de Martin et de Marie Chau­bron, soldat au 98e Régiment Territorial d'Infanterie, décédé le 11 septembre 1916 au Tunnel de Tavannes (Meuse). Il a été inhumé à la nécropole nationale de Douaumont.

   Le tunnel de Tavannes est situé dans la commune de Fleury-devant-Douaumont. (cf. ci-dessus)

 

   Jean DESCLAUDURE, né le 16 juin 1884 à Saint-Sauvier, fils de Jean et de Gabrielle Bo­nichon, soldat au 321e Régiment d'Infanterie, décédé le 21 septembre 1916 à Fleury-devant­-Douaumont (Meuse). Son nom est cité sur le monument aux morts d'Archignat.

   Une voie ferrée construite entre Verdun et Douaumont passe par Fleury. Un certain nombre d'ouvrages défensifs voient le jour dans le secteur. L'Empire allemand depuis 1871 s'étend alors sur une partie de la Lorraine, la frontière se situant désormais à une quarantaine de kilomètres à l'est de Fleury. En août 1914, les régiments de Verdun passent par Fleury pour se rendre dans la plaine de la Woëvre. Lors de la bataille de la Marne, en septembre, le front se fixe à quelques kilomètres du village. En 1915, celui-ci fait partie de la zone fortifiée de Verdun et sert au canton­nement des soldats. En février 1916, les tirs d'ar­tillerie préparent l'assaut allemand et signent le début de la bataille de Verdun. Le Fort de Douau­mont tombe le 25 février puis le Fort de Vaux le 7 juin. La ligne de front passe désormais par la commune et Fleury devient une position clé qui permet aux Allemands de percer en direction de Verdun. A partir de juin, l'armée allemande lance plusieurs milliers d'obus sur le village, dont certains au gaz, bombardement suivi par une of­fensive des troupes impériales. D'intenses com­bats se déroulent autour du village en ruines qui disparaît totalement sous l'acharnement des pi­lonnages des obus français et allemands. Le vil­lage sera déclaré « mort pour la France » comme huit autres villages détruits lors de la bataille de Verdun.

   Le mémorial de Verdun est construit sur l'emplacement de l'ancienne gare de Fleury­-devant-Douaumont. C'est le musée de la réconci­liation franco-allemande.

 

CROQUIS DE GUERRE 1914

 

   Jean JABAUDON, né le 2 juillet 1876 à Saint-Sauvier, fils de Jean et de Reine Avril, soldat au 48e Bataillon de Chasseurs à pied, décédé le 14 octobre 1916 à Génermont (Somme). Il est également nommé sur le monument aux morts de Saint-Palais.

   Les combats ne connaissent aucun répit dans la Somme. Deux attaques se déroulent le 14 octobre, l'une à l'est de Belloy-en-Santerre, la seconde au hameau de Génermont. Les deux at­taques ont réussi : celle de Belloy-en-Santerre permet de prendre possession de la première ligne allemande sur un front de 2 kilomètres ; l'autre fait tomber le hameau de Génermont et la sucrerie à 1200 mètres au nord-est d'Ablaincourt. Le 16, l'ennemi tente des contre-attaques sur les positions tenues par les alliés ; elles sont battues en brèche par le feu de l'artillerie et les attaques des fantassins.

 

   Jean VECHARD, né le 19 juin 1883 à Mon­tel-de-Gelat près de Pontaumur (Puy de Dôme), soldat au 305e Régiment d'Infante­rie, décédé le 26 octobre 1916 au Fort de Vaux (Meuse). Son nom figure sur les monuments de Clermont-Ferrand et Montel-de-Gelat (Puy de Dôme).

   Ce Fort a été construit en 1881-1888, il commande le plateau du sud du ravin de Vaux et prend le plateau de Douaumont à revers. De là, s'étend un vaste espace, ce qui explique les com­bats dont il a été l'enjeu. De mars à juin, il reçoit 8000 obus et ne peut communiquer que grâce des pigeons voyageurs. Il sera pris par l'armée alle­mande qui, après la victoire de Douaumont cinq mois plus tard, l'évacuera rapidement.

 

   Jean Baptiste ALAMY, né le 30 octobre 1887 à Saint-Sauvier, fils de Maurice et de Marie Gazuit, canonnier au 53e Régiment d'Artille­rie, décédé de maladie le 6 novembre 1916 à l'Hôpital de Saint-Dizier (Haute Marne).

   Pendant la guerre, les épidémies sont fré­quentes et la promiscuité des soldats joue un grand rôle dans la contamination. La fièvre ty­phoïde se propage à cause des mains sales et de la mauvaise hygiène, mais aussi par la contami­nation alimentaire. Le Service de santé prend conscience que l'hygiène est primordiale pour éliminer les différentes maladies qui coexistent chez les soldats. Chaque bataillon a sa propre équipe sanitaire en vue de minimiser le plus pos­sible la prolifération de maladies, bactéries, virus, et autres.

 

   Gilbert RELIOUX, né le 14 mai 1876 à Saint-Sauvier, fils de Pierre et d'Anne Landrier, soldat au 11e Régiment d'Infanterie, décédé le 22 décembre 1916 à la Poudrière de Fleury près de Verdun (Somme). Ce soldat figure sur le monument aux morts de Parsac (Creuse).

   A partir de juillet 1916, les Allemands sont engagés dans la bataille de la Somme. Nivelle avait reçu comme directive du Général comman­dant en chef de retenir le plus possible l'ennemi afin d'améliorer les positions de contre-offensives à venir, et en même temps, elles empê­chaient le Commandement adverse de dégarnir le front de Verdun au profit de la résistance sur la Somme. Il fallait aussi regagner la batterie C et le poste de commandement 119, au sud de Thiaumont, la poudrière et le dépôt sur les pentes de Fleury. Le Fort de Douaumont et le Fort de Vaux sont repris en octobre et novembre 1916. Pour les soldats, « il fallait demeurer des jours et des nuits sous la pluie, les rafales de neige, dans la boue, et ils couchaient avec, pour seule protec­tion, une toile de tente ; ils étaient exténués, haves, hirsutes, semblaient vêtus de boue ... et cependant, en descendant aux cantonnements de repos, leur coeur était joyeux d'une légitime fierté28 »,

 

 

 

1917

 

   Sylvain FOURNIER, né le 4 avril 1871 à Saze­ray (Indre), fils de Jean et Solange Dubuget, soldat 2e classe, 3e escadron du Train, décédé le 20 février 1917 d'un volvulus de l'intestin grêle, à l'hôpital Saint-Louis de Compiègne ; acte transcrit à Saint-Sauvier.

   Ce soldat est décédé d'une occlusion intestinale.

 

   Antoine Auguste DESJOBERT, né le 6 mai 1896 à Saint-Sauvier, fils d'Auguste et d'Anne Floquet, soldat au 10e Régiment d'Infanterie, disparu le 28 mars 1917 à Maisons-de­Champagne (Marne). Il a été inhumé dans l'ossuaire national de la ferme de Navarin à Souain-Perthes-les Hurlus dans la Marne.

   Courant mars29, la lutte est acharnée sur plusieurs points du front : butte du Mesnil, Mai­sons-de-Champagne. La canonnade est intermit­tente sur le front, plus vive dans les secteurs de Maisons-de-Champagne et de Navarin. L'armée française déclenche une nouvelle attaque sur les positions allemandes à l'ouest de Maisons-de­Champagne. Les troupes ont repris 1500 mètres de tranchées à l'ennemi. L'armée allemande bombarde les deux rives de la Meuse, dans les secteurs d'Avocourt, de Douaumont et de Saint-Mihiel, ainsi que la ville ouverte de Soissons. A la fin du mois de mars, suite à un violent bombar­dement dirigé sur les positions françaises à l'ouest de Maisons-de-Champagne, les Alle­mands ont lancé une attaque et ont pris pied dans des lignes alliées. Toutes les tentatives sur Mai­sons-de-Champagne ont été brisées et ont infligé des pertes sanglantes à l'ennemi.

 

   Lucien BOUCHAUVEAU, né le 13 décembre 1896 à Saint-Sauvier, fils de François Camille et de Marie Chaubron, soldat au 156e Régi­ment d'Infanterie, disparu le 16 avril 1917 à Moussy (Aisne).

   Moussy/Aisne est un village situé sur la ligne de front au moment de l'offensive de Ni­velle - le chemin des Dames - qui débuta en avril 1917. Le village fut totalement détruit. La ba­taille du Chemin des Dames, seconde bataille de l'Aisne, ou offensive Nivelle, commence le 16 avril 1917 par la tentative française de rompre le front allemand entre Soissons et Reims vers Laon. Cette offensive préparée par Joffre sera menée avec les troupes anglaises sur le front entre Vimy et Reims. Pour prévenir une telle of­fensive, les Allemands se replient du 15 au 19 mars sur la ligne Hindenburg. Nivelle et ses gé­néraux adaptent leur projet à ce repli et dissocient l'attaque anglaise sur Vimy de l'attaque française qui se centrera sur le Chemin des Dames.

   Les Allemands sont présents sur le plateau depuis septembre 1914 et ils ont eu le temps de transformer cet observatoire en forteresse. Les forces françaises comptent environ 850 000 hommes et disposent de 2 700 pièces d'artillerie, 2 300 mortiers lourds, dont 790 ca nons modernes, rassemblés sur 30 km de front. Un bombardement d'artillerie permettra de dé­truire les premières lignes allemandes, puis l'infanterie va s'élancer protégée par un feu rou­lant mais ce plan ne tient pas compte du terrain qui est défavorable : les troupes françaises se si­tuant en contrebas, doivent se lancer à l'assaut de pentes fortifiées. 180 000 hommes sont massés au pied des premières lignes allemandes. Les conditions météorologiques sont terribles en ce printemps 1917. Il fait très froid et il neige et le terrain est très boueux. Les bombardements ont mis la terre à nu, une terre boueuse continuelle­ment retournée par les obus ; elle n'est pas stable et se dérobe sous les pieds des fantassins. L'avancée n'est pas aussi rapide que prévue ce 16 avril car les lignes sont peu touchées par les bombardements. Les premiers chars engagés à Berry-au-Bac connaissent un échec cuisant, les forces françaises sont repoussées et les pertes considérables: 134 000 hommes (30 000 tués pour la seule semaine du 16 au 25 avril). Le 22 avril, l'offensive massive est arrêtée au profit d'offensives partielles puis elle reprend le 30 avril sur les Monts de Champagne et Craonne.

   Nouvelle suspension de l'offensive le 8 mai ; Pétain remplace Nivelle suite aux premiers actes de mutineries des soldats. Le 24 octobre, une offensive préparée par le général Pétain, est lancée sur le fort de la Malmaison qui contrôle l'accès sur la crête du Chemin des Dames.

   La victoire française est nette mais elle ne fera pas oublier le dramatique échec de la bataille du Chemin des Dames ;

   Elle consacre une nouvelle stratégie repo­sant sur l'utilisation massive de matériels mo­dernes, artillerie et chars.

 

   Alphonse Jean BIGOURET, né le 7 avril 1889 à Saint-Sauvier, fils d'Adolphe Cassius et de Françoise Dumazet, caporal au 198e Régiment d'Infanterie, disparu le 30 mai 1917 à Saint-Quentin (Aisne)

   En début d'année 191730, l'Etat-major alle­mand, commandé par le général Von Hinden­burg, décida de faire reculer l'armée allemande sur la ligne Hindenburg. L'objectif était de rac­courcir la ligne de front afin de mieux faire face aux futures offensives alliées : en effet, la ligne Hindenburg était puissamment fortifiée, comp­tant de nombreux bunkers reliés par des tunnels et protégée par des kilomètres de barbelés. Elle était divisée en cinq positions, d'Ostende à Ar­ras, d'Arras à Saint-Quentin, de Saint-Quentin à Craonne, de Craonne à Sainte-Menehould et de Sainte-Menehould à Saint-Mihiel. Le repli s'ef­fectua de manière méthodique, à partir de mars 1917, malgré un froid glacial, les troupes germa­niques détruisant tout sur leur passage : maisons, entrepôts, arbres ... La ville de Saint-Quentin fut occupée et accueillit le quartier général allemand de septembre 1914 à février 1917 ; elle fut éva­cuée de toute sa population civile en mars 1917, bombardée et pillée.

 

   Jean Paul CHEZEAU, né le 8 janvier 1894 à Treignat, fils de feu Claude et de Marie Trou-bat, soldat au 121e Régiment d'Infanterie, dé­cédé le 22 août 1917 à la cote 304, près d'Esnes (Meuse).

   Lors de l'offensive française du 20 août 1917, le général Guillaumat dégage Verdun sur les deux rives de la Meuse en engageant à l'est huit divisions sur un front de 25 km. Le bois d'Avaucourt, le Mort-Homme, la Côte de l'Oie, le bois des Corbeaux situés sur la rive gauche, la Côte de Talou, les villages de Champneuville, la cote 344 et une partie du bois des Fosses placés sur la rive droite, sont repris par l'armée fran­çaise le 20 août. Cette offensive permit alors aux troupes françaises de retrouver les positions abandonnées au moment de l'offensive alle­mande du 21 février 1916.

 

   Henri OREILLE, né le 23 mai 1884 à Saint­Sauvier, fils de Léonard et de Marguerite Maulat, soldat de 2e classe, 15e section d'infir­miers, décédé le 19 septembre 1917 à l'ambu­lance de Zuidhuis (Belgique).

   Les sections d'infirmiers militaires étaient rattachées à des régiments.

   L'offensive des Flandres se déroulera du 31 juillet au 10 octobre 1917. La lère Armée est con­duite par le général Anthoine, aux côtés de l'ar­mée britannique commandée par le maréchal Haig et des troupes belges.

   En septembre 1917, des combats de déroulèrent à Bixschoote, commune voisine du hameau de Zuidhuis (Zuidhuis est une ferme datant du XIIIe reconstruite au XVIIe dans la commune de Oost­Vleteren en Belgique). En 1920, une chapelle Notre Dame de la Paix fut érigée à proximité.

  

23 Nous n'avons trouvé aucune donnée sur ce soldat, disparu en 1916. Si les lecteurs possèdent des informations, merci de nous en faire part.

24 http://tableaudhonneur.free.fr/258eRl.pdf Histoire du 258e RI.

25 Son nom ne figure pas sur le site « Mémoire des hommes.

26 http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/aoutl6.html

27 La 2e bataille de la Somme http://chtimiste.comjbatailles1418/1916somme2.htm

28 http://chtimiste.com/batailles1418/1916verdun5.htm

29 http://grande.guerre.pagesperso-orange.filmars17.html

30 http://www.histoire-fr.com/troisieme republique premiere guerre mondiale 5.htm